Au cœur de Tahiti, la grande vallée de Papeno'o, inhabitée, labyrinthique, s'élève progressivement entre de vertigineuses falaises aux sommets couverts de nuages : un idéal de nature sauvage, espace de pure poésie.
Sans carte et sans guide, ce territoire clos devient infini : impossible en une vie d'en parcourir toutes les rivières et les crêtes, d'en voir toutes les facettes.
À la fois parcours initiatique, engagement physique, aventure sensitive, festin esthétique, l'expérience de cette immensité n'est pas une question d'étendue mais de protocole : plus les moyens techniques sont réduits et plus la solitude est grande, plus la sensibilité est exacerbée.
L'insularité souligne l'incongruité de l'existence humaine : jeté dans l'infini spatial et temporel, que fais-je là, minuscule et éphémère ? Étant fugitivement ici et maintenant, à quoi vais-je consacrer ce moment pendant lequel il m'advient d'exister ?